Ce lien-là

C’est en lisant d’autres blogs que je suis tombée sur cet article :

Je ne réaliserai jamais mon rêve de petite fille

Donc parlons-en.

Du mariage.

Que se trame-t-il derrière ce mot, cet engagement, cette décision ?

Quels sont les désirs enfouis ? Qu’est-ce que cela représente ? Quelle place cela nous donne dans la société ?

Moi aussi j’ai voulu me marier, avec mon ex. C’était pour moi un passage obligé, tradition familiale et catholique. On ne fréquente pas un homme sans avoir la volonté de se marier avec lui. On ne fait pas d’enfants hors mariage.

Il fut difficile à convaincre, ayant déjà vécu ce folklore.

Je l’appelle folklore, car cela peut s’apparenter à une démonstration de futilité et frivolité. Montrer qu’on sait faire la fête, qu’on sait dépenser pour masquer les apparences et dire au monde entier qu’on est les plus beaux. Juste le côté superficiel et matériel. Beurk, tout ce que je déteste.

Se voir pourtant refuser cet engagement était (est toujours ?) blessant. Cela nous fait penser que notre amour ne peut être aussi fort. Que l’homme ne se projette pas avec nous toute sa vie. Et toujours cette fameuse « corde au cou » si péjorative pour un homme. Mais qu’est-ce qu’on s’en balance nous, d’avoir attrapé un homme… On est indépendantes, on se gère, on a notre salaire, on se fout de sa force et de sa protection (non ?).

L’histoire nous a montré qu’avoir un homme à la maison ce n’était pas forcément le rêve non plus.

Donc, vraiment, moi tout ce sketch matérialiste, je n’en voulais pas. Et j’ai bien eu mon mariage. Un mariage secret, juste tous les deux. Une robe blanche mais du léger, de l’intemporel, et surtout un statut.

Après on devient légitime.

En tant que femme, en tant que couple.

Je déteste avoir à dire ça. Prétendre que pour nous les femmes, ça nous donne une place dans la société. Mais que c’est vrai…

Subtilité voulue, j’ai tenu à garder mon nom de jeune fille – bien m’en a pris quelques années plus tard avec ce divorce à la clé – mais au nom de quoi devrais-je prendre son identité ? J’ai commencé à travailler en étant x je n’allais pas changer. Comment pourrait-on me retrouver sur les réseaux sociaux si je changeais de nom ? Et puis merde…

Merde, je suis féministe. Je n’abdiquerais pas mon nom.

Peut-être si on relit mon histoire, on peut se dire que ce n’était pas anodin. Je n’ai jamais voulu me fondre dans l’autre, créer ce duo-glam-chic, ne faire qu’un… non j’avançais dans ma vie. Le mariage en faisait partie.

Et puis donc ce divorce inéluctable. Je raconterai tout ça un jour.

2 ans 1/2 après j’ai enfin les papiers. Je suis donc divorcée officiellement. J’aime beaucoup cette étiquette. Surtout quand je rajoute « c’est moi qui suis partie ». Evidemment je ne supporterai pas d’avoir l’étiquette de la divorcée faible et manipulée voire trompée par un homme. De celles qui ne se remettent pas. Encore moins de celles qui sont parties avec un autre, préférant la facilité de l’herbe plus verte à la franche communication. Bon, je suis mauvaise, volontairement. Je pratique facilement le slut-shaming, c’est pour crâner, pour m’assumer. Je suis donc partie droit dans mes bottes, parce que c’était vital. Et non je ne me suis pas aidée d’un autre. Je suis partie, je l’ai affronté. Je fais la forte parce qu’il le faut, parce que je suis passée moi aussi par des phases difficiles (pendant le mariage). Alors aujourd’hui j’essaye de tirer le parti de ma situation (rebelle et libérée), et pour montrer qu’il y a une vie hors du mariage.

La (presque) quadra (tout à fait) libérée, ce n’est pas un mythe. c’est une bénédiction.

Bon alors bien sûr… au bout d’un moment, un nouvel amour arrive, alors qu’on clame  haut et fort qu’on ne veut plus jamais vivre ça. Parce que le divorce, c’est l’enfer sur terre. Le divorce qui révèle la part d’ombre la plus infâme de l’autre. Son côté vicieux, menaçant, l’homme blessé qui n’a plus rien à perdre et qui s’attaque au fric, aux enfants, à tout ce qui pourrait nous atteindre (le fric ne marchant pas avec moi, il a trouvé ma corde la plus sensible). Bref… je ne m’attendris plus là dessus. C’est passé, c’est officiel, j’ai mon papier.

Il reste malheureusement la maison qui ne se vend pas. Mais c’est une autre histoire.

Aujourd’hui place à ce nouvel amour.

Alors bien sûr cette question a été effleurée. Juste du bout des lèvres.

Parce que lui, mon homme, a abordé ce thème sous le joug des impôts. Malheur, que n’avait-il fait là ??? Jamais je n’accepterai de me marier, juste pour le fait de payer moins d’impôts… non vraiment ? Comment peut-il avoir une idée aussi bassement matérialiste pour un engagement aussi fort ? Et alors que je sors de 2 ans de divorce houleux et guerrier… M’en fou moi des impôts…

Moi ce que je veux, ce que je vois dans le mariage, c’est la beauté de l’amour. C’est l’union sacrée. Celle qui permet de se promettre la terre et le ciel. C’est un geste fort.

Et lui, mon homme, mon amour. Il a failli se marier avec son ex, la mère de sa fille.

Je me suis posée la question de comment il avait fait sa demande, de ce qu’il avait mis comme engagement et amour derrière. J’ai pleuré d’imaginer quelque chose de beau et romantique.

Il m’a dit, elle voulait ce rêve de princesse, il a voulu lui offrir ce cadeau.

Je pense que cette phrase a atténué ma peine. Savoir qu’il le faisait pour elle, et que ce n’était pas sa volonté. Je passe sur le fait qu’il a voulu lui faire un cadeau aussi fort. Mais il avait ce côté familial intrinsèque. Il le voulait son noyau familial. J’admets cette idée, j’essaye de m’y faire.

Ils ont finalement annulé.

Au bout de 3 mois. Ils avaient pourtant arrêté la date (encore 9 mois plus tard). Pourquoi ? Il me dit qu’elle lui reprochait de ne pas s’investir. Ce à quoi il rajoute, mais à ce moment-là n’importe quel prétexte aurait suffit (elle avait déjà un amant).

Je déteste qu’il me parle de son histoire. Je déteste avoir à poser ces questions. Mais ce qui est sûr c’est que le fait de ne pas savoir me fait fantasmer, et me fait créer une réalité (leur réalité passée) beaucoup plus belle que ce qu’elle n’était. Je n’ai posé ces questions que très récemment. Et j’ai été soulagée d’avoir ces réponses; Savoir qu’avec elle non plus il ne s’investissait pas.

Ce qui me soulage d’un côté, m’énerve de l’autre.

Je ne comprends pas qu’il n’en tire pas les leçons. Prétendre qu’elle avait pris ça pour prétexte, alors qu’en fait, il ne s’occupait pas d’elle, et qu’elle a pris un amant se sentant certainement délaissée. Non je ne la défends pas, parce que je trouve immonde ce qu’elle a fait (sans compter tout ce qu’elle a fait ensuite, pour rester dans sa vie et s’immiscer dans notre couple), mais juste je remarque qu’il n’en a tiré aucune leçon.

Surtout quand moi je constate la même chose. Quand je me suis battue ces derniers mois pour qu’il s’occupe de moi.

Peut-être qu’il a souffert, peut-être qu’il fait l’homme détaché pour avoir l’air fort. Je sais, je commence à le connaître. Et quand je vois qu’il s’ouvre à ma manière, quand je vois qu’il se laisse porter par ma vision des choses.

Mais moi aussi j’aimerai qu’il s’investisse. Et que ce ne soit pas moi qui réclame.

Et pour en revenir à l’objet de ce message. Peut-être que malgré tous mes hurlements sur le « plus jamais ça » je serai touchée de l’entendre me dire… Et si ?

Si nous avions ce lien.

Plus fort que les autres.

 

 

 

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